
Pouvez-vous nous raconter votre parcours professionnel ?
« J’ai suivi des études en droit et en ressources humaines jusqu’à la maîtrise, ce qui m’a naturellement orientée vers une première expérience dans les RH, au sein d’une banque privée à Paris. J’ai ensuite évolué dans l’univers du luxe en tant que conseillère merchandising et vente.
Après avoir déménagé dans le Sud, j’ai souhaité me recentrer sur mes compétences principale : le droit et les RH. J’ai ainsi rejoint la Maison de l’emploi de la Petite Camargue, où j’ai porté le dispositif du PLIE (Programme Local d’Insertion et d’Emploi). Lorsque les Maisons de l’emploi ont fermé, j’ai intégré l’Agglomération du Pays de l’Or, qui a repris l’activité que je menais auprès des publics du territoire.
J’y ai exercé plusieurs fonctions : accueil, orientation, accompagnement professionnel, médiation numérique… et progressivement, j’ai évolué jusqu’à devenir attachée territoriale et responsable emploi et animation économique. Aujourd’hui, je coordonne une équipe de 4 personnes réparties sur nos points emploi à Mauguio et La Grande-Motte, notamment au sein de la Maison du travail saisonnier. Ensemble, nous développons de nombreux événements pour faire le lien entre les besoins en recrutement des entreprises et les demandeurs d’emploi. Cela fait presque 20 ans que je travaille pour ce territoire ! »
Quelle est la particularité de l’Agglomération du Pays de l’Or ?
« Notre agglomération est à la fois rurale, agricole et littorale, ce qui nous offre une belle diversité d’actions à mettre en place. Sa taille « ni trop grande, ni trop petite » nous permet d’être réactifs, de tester de nouvelles idées, et de garder une forte proximité avec les entreprises du territoire.
Nous proposons un service public de proximité, avec une vraie capacité d’écoute. Cette proximité avec les habitants, les entreprises et les élus favorise les dynamiques collectives. C’est cette complémentarité entre les acteurs qui permet l’émergence de beaux projets au service du territoire. »
Quelles sont les problématiques que rencontrent les entreprises de votre territoire ?
« Plusieurs secteurs sont en tension : les services à la personne, l’hôtellerie-restauration, le transport, le bâtiment et même le secteur administratif. Les difficultés résident souvent dans le manque d’adéquation entre l’offre et la demande, le manque de formation du public, ou encore les freins liés à la mobilité et au logement.
Notre public est très diversifié : personnes en insertion, séniors ou personnes en situation de handicap. Du côté des entreprises, on observe une pénurie de profils qualifiés et une problématique importante autour du logement des salariés.
Notre tissu économique est majoritairement composé de petites entreprises, néanmoins, nous avons également des entreprises industrielles situées sur notre nouvelle zone d’activité PIOM (Parc Industriel Or Méditerranée), limitrophe à la métropole de Montpellier. De plus, cette zone regroupe des entreprises autour des nouvelles technologies, de la technologie de pointe, qui ont besoin de compétences spécifiques. En général, elles vont chercher des profils à l’international car nous ne pouvons pas les sourcer sur le territoire. Par exemple, c’est le cas d’une entreprise dans le secteur de l’industrie, qui crée des robots pouvant intervenir sur des opérations chirurgicales du cerveau.
Nous comptons aussi des zones commerciales dynamiques comme Saint-Aunès ou la ZAC Saint-Antoine, sans oublier bien sûr nos exploitations agricoles et nos entreprises touristiques en bord de mer. L’Agglomération, c’est 8000 entreprises réparties sur 8 communes : un tissu riche aux besoins variés. »
Grâce à vous, le Gemme Hérault assure une permanence à Mauguio tous les derniers jeudis du mois. Selon vous, quel est l’intérêt de développer les groupements d’employeurs sur votre territoire ?
« Le groupement d’employeurs (GE) est encore méconnu par les entreprises du territoire, et pourtant, c’est un outil intéressant. D’ailleurs, nous sommes en contact avec le CRGE Occitanie, partenaire de la Maison du Travail Saisonnier, afin de développer des actions communes autour de cette thématique.
Selon moi, le GE est une alternative à l’intérim : il permet aux entreprises d’externaliser un besoin en compétence à temps partiel, sans alourdir leur masse salariale. Le salarié, lui, peut cumuler plusieurs temps partiels pour atteindre un temps plein avec le Gemme Hérault par exemple.
C’est un dispositif sécurisant, aussi bien pour l’entreprise que pour le salarié. En plus, le GE prend en charge la gestion RH et administrative autour du salarié, générant ainsi un gain de temps pour les entreprises. Et surtout, c’est une structure associative, non commerciale, ce qui donne plus de sens à la démarche. »
Des projets en cours au sein de l’Agglomération ?
« Nous préparons actuellement un projet de territoire à l’horizon 2030, qui se nomme « Pépite », en référence à la « pépite d’or ». Cette vision est le fruit d’une démarche participative qui voit le jour en 2016, autour de quatre thématiques prioritaires : l’économie, le cadre de vie, les transports et la solidarité.
Nous travaillons aussi sur une stratégie agricole, en lien avec tous les pôles de l’Agglomération. Cela fait écho à notre réalité locale : nous avons de nombreux emplois saisonniers, agricoles ou touristiques, dont les temporalités ne sont pas les mêmes, mais qui soulèvent des enjeux communs : mobilité, logement, fidélisation des travailleurs…
Enfin, nous menons des projets transversaux liés à l’aménagement du territoire, à la qualité de l’air ou à la maîtrise de l’eau par exemple. »
Une devise au quotidien ?
« Ce qui ne tue pas rend plus fort. »